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Baroque à Bossa

Concert

Carolina Magalhães: Chant, Marie Labrousse: Clavecin, Renata Duarte: Flûte à bec et Hautbois, Ronaldo Lopes: Théorbe et Archiluth

 

 

 

Dans ce concert intismiste et emprunt de nostalgie, l'ensemble Les Sales Caractères révèle la proximité d'écriture entre le style Italien du 18ème siècle et la Bossa Nova actuelle. A travers des pièces instrumentales italiennes et des chansons chères au coeur des brésiliens, ces artistes baroques binationaux mettent en évidence les procédés musicaux communs à leurs deux cultures : des enchaînements d'accords très spécifiques et la liberté du chant face à la rigueur rythmique de l'accompagnement.

 

PROGRAMME
  • 1) « Samba e amor » de Chico Buarque (1944-...)

  • 2) « Manhã de carnaval » de Luiz Bonfá (1922-2001)

  • 3) Sonate pour flûte de Francesco Mancini (1672-1737)

  • 3) « Bastidores » de Chico Buarque

  • 4) « Chovendo na roseira » de Tom Jobim (1927-1994)

  • 5) Sonate pour clavecin K175 et K208 de Domenico Scarlatti (1685-1750)

  • 6) « Todo o sentimento » de Chico Buarque

  • 7) « Pedaço de mim » de Chico Buarque

  • 8) Sonate pour hautbois de Domenico Maria Drejner (1680-1740)

  • 9) « Samba em prelúdio » de Baden Powel (1937-2000)

  • 10) « Atrás da porta » de Chico Buarque

  • 11) Sonate pour archiluth de Giovanni Zamboni (1664-1721)

  • 12) « Chega de saudade » de Tom Jobim

le Concept

Ce programme associe la musique baroque italienne du début du XVIIIe siècle à la musique brésilienne populaire des années 1950 à 80, communément appelée Bossa Nova.

On passe aisément d’un style à l’autre, mettant tout d'abord en avant la technique de l’acciacatura et l’art du rubato. L’acciacatura, ajout harmonique préconisé dans l’accompagnement de la musique italienne dans les années 1700, donne aux enchaînements d’accords des sonorités semblables à celles que l’on retrouve dans la Bossa Nova. Le rubato, liberté rythmique de la mélodie supérieure face à la rigueur de l’accompagnement, est un procédé d’interprétation commun aux deux esthétiques, un trait stylistique qui les rapproche davantage. De plus, ces musiques ont toutes deux la caractéristique d’être notées de façon succincte; elles ne peuvent être jouées en l’état, elles ont besoin d’instrumentation, d’arrangement, d’ornementation pour pouvoir exister.

Toutes ces ressemblances ont motivé et réuni Les Sales Caractères autour du projet "Baroque à Bossa" et donnent à ce spectacle une couleur très singulière.



La musique italienne

Le mouvement de sonate italienne du XVIIIe siècle présente généralement un plan en deux parties, dont le premier est repris. Cette reprise de la première partie offre au musicien jouant le dessus le loisir d’orner et varier la mélodie, en particulier dans un tempo lent. La première partie est légèrement ornée, la reprise de cette première partie est, elle, abondamment ornée et variée. Dans la même idée, les accords de l'accompagnement se doivent aussi d’être ornés, et cela s’effectue non seulement au moyen d’ornements communs tels que les tremblements, les pincés, ou au moyen de ponts mélodiques et de contrechants, mais également avec des notes étrangères ajoutées aux larges accords. Décrites avec précision dans le traité de Francesco Gasparini intitulé "L’Armonico pratico al cimbalo" édité en 1722, ces notes ajoutées nommées acciacatura ou mordente, spécifiques de l’Italie du XVIIIe siècle, sont par exemple l’ajout de la note sensible dans un accord de tonique ou de la note tonique dans un accord de dominante. 

La liberté rythmique du chant (instrumental ou vocal), face à la rigueur de l’accompagnement, constitue le second point caractéristique de la musique italienne du XVIIIe siècle. Ce procédé appelé rubato qui signifie "dérobé" en italien,  a pour conséquence de légers décalages entre le dessus et la basse. Le castrat italien Pier Francesco Tosi, dans son petit traité "Opinioni de’ cantori antichi e moderni (...)" édité en 1723, tente de décrire cette pratique et déclare au sujet des ornementations, que pour "réjouir l’esprit", elles doivent être exécutées "rubato". 



La Bossa Nova
Mené principalement par la jeunesse bourgeoise des quartiers aisés du sud de la ville de Rio de Janeiro, un courant musical novateur naît au Brésil dans les années 1950 : la Bossa Nova. Cette « nouvelle mode » introduit des éléments du Jazz nord-américain dans la musique populaire alors en vogue au Brésil : le Samba (en portugais samba est masculin!). L’alliance des harmonies sophistiquées du Jazz et de la rythmique syncopée du Samba, associée à une volonté manifeste de tout moderniser - des mélodies aux paroles des chansons - génère un mouvement qui ne cesse d’évoluer au long de trois décennies, contribuant de façon décisive à transformer le panorama de la musique populaire brésilienne. Les chansons spécialement arrangées pour ce programme ont pour auteurs Tom Jobim, un des précurseurs du courant Bossa Nova, et deux de ses plus célèbres héritiers : Chico Buarque et Luis Bonfá.

 

Les arrangements proposés par Ronaldo Lopes pour ces chansons sont à la fois imprégnés de sa culture d’origine et influencés par ses connaissances en écriture musicale ancienne. Parfois certaines tournures mélodiques rappellent subtilement la musique baroque.

Coût du Concert: 3800€ TTC

(prix hors location et transport du clavecin)

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